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Améliorer la communication en cuisine : Le Triangle relationnel de Karpman


Bonjour à tous, chers collègues de la Fraternelle des Cuisiniers !

Connaissez-vous le Triangle de Karpman ?

Ce concept, bien qu'il puisse paraître un peu théorique au premier abord, s'avère étonnamment pertinent dans notre quotidien en cuisine.


Le Triangle de Karpman : de quoi s'agit-il ?

Ce modèle identifie trois rôles que nous pouvons adopter dans nos interactions, souvent de manière inconsciente :

  1. La Victime : celle qui se sent impuissante face aux situations

  2. Le Persécuteur : celui qui critique et blâme les autres

  3. Le Sauveur : celui qui vient constamment à la rescousse

En y réfléchissant, j'ai réalisé à quel point ces dynamiques sont présentes dans nos brigades. Permettez-moi de vous donner un exemple concret.


Une situation typique en cuisine

L'autre jour, j'ai observé la scène suivante :

  • Thomas, un nouveau commis, peinait à réaliser une sauce béarnaise (Victime) : "Je n'y arrive pas, c'est trop compliqué..."

  • Sophie, chef de partie, s'est agacée (Persécuteur) : "Ce n'est pourtant pas sorcier, concentre-toi un peu !"

  • Et Josée, qui est intervenu (Sauveur) : "Ne t'inquiète pas Thomas, je vais te montrer comment faire."

Sur le moment, cela semblait la chose à faire.

Pourtant, en y repensant, je me suis rendu compte que cette dynamique n'était bénéfique pour personne. Thomas se sentait dévalorisé, Sophie frustrée, et Josée... eh bien, se sentait indispensable, ce qui n'est pas toujours une bonne chose.


Comment améliorer nos interactions ?

Après réflexion, voici quelques pistes à appliquer pour sortir de ce schéma :

  1. Prendre du recul : Lorsque l'on se sent glisser dans l'un de ces rôles, m'efforcons-nous de faire une pause et de réfléchir à une approche plus constructive.

  2. Communiquer avec bienveillance : Au lieu de critiquer, essayons d'ouvrir le dialogue. Par exemple : "Thomas, je vois que tu rencontres des difficultés avec cette sauce. Pourrions-nous en discuter pour comprendre ce qui te pose problème ?"

  3. Responsabiliser : Plutôt que de faire à la place des autres, tentez de leur donner les moyens de progresser. "Sophie, peut-être pourrions-nous revoir ensemble la technique de la béarnaise pour aider Thomas à s'améliorer ?"

  4. Pratiquer l'écoute active : Parfois, il suffit d'écouter sans chercher immédiatement à résoudre le problème.

  5. Rester factuel : Essayez de vous concentrer sur les faits plutôt que sur les interprétations émotionnelles.


Un exemple d'amélioration

Récemment, vous avez eu l'occasion d'appliquer ces principes avec votre second, Laurent, qui avait tendance à arriver en retard. Au lieu de le réprimander comme vous auriez pu le faire auparavant, vous avez choisi une approche plus constructive :


Vous : "Laurent, j'ai remarqué que tu es arrivé en retard plusieurs fois cette semaine. Cela complique l'organisation du service. Y a-t-il quelque chose dont tu voudrais me parler ?"


Laurent : "Je suis désolé, chef. J'ai effectivement des problèmes de transport en ce moment. Ma voiture est en panne."


Vous : "Je comprends que ce soit une situation difficile. Pourrions-nous réfléchir ensemble à une solution temporaire ? Peut-être pourrions-nous ajuster tes horaires ou voir si un collègue habitant à proximité pourrait te dépanner ?"


Cette conversation a permis de trouver une solution sans conflit, et l'ambiance en cuisine s'en est trouvée améliorée.


Chers collègues, je suis consciente que ces changements ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre. Nous avons tous nos habitudes et nos réflexes.

Cependant, je suis convaincu que cet effort de communication bienveillante et de prise de recul peut grandement améliorer notre travail d'équipe et notre bien-être au quotidien.


Je vous invite à réfléchir à ces concepts et à les appliquer dans vos propres brigades. N'hésitez pas à partager vos expériences ou vos réflexions à ce sujet.

Ensemble, nous pouvons créer un environnement de travail plus harmonieux et plus efficace.

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